Document de discussion
Cet engagement est maintenant terminé
La consultation a eu lien de mai à juillet 2016.
Table des matières
Message de la ministre
Les Canadiens se préoccupent des plus pauvres et des plus vulnérables, au pays comme à l’étranger. Ils s’attendent à ce que leur gouvernement contribue à l’avènement d’un monde pacifique, prospère, juste et inclusif — un monde dans lequel les droits fondamentaux de tous sont protégés. Un monde plus sécuritaire et stable permet de faire du Canada un pays meilleur pour les Canadiens. Le Canada s’emploie à réaliser ces objectifs, notamment par le truchement de notre aide internationale. Notre pays a en effet une longue et fière tradition de coopération à l’échelle mondiale. Outre la réduction de la pauvreté, notre aide internationale met l’accent sur la paix et la sécurité, et répond aux urgences humanitaires.
En septembre 2015, les 193 États membres des Nations Unies ont adopté le document Transformer notre monde : le Programme de déacute;veloppement durable à l’horizon 2030 et ils ont convenu d’un objectif ambitieux : éradiquer la pauvreté d’ici 2030, « en ne laissant personne de côté ». Le Canada s’est donc engagé à poursuivre cet objectif.
Le premier ministre Justin Trudeau m’a confié la tâche de consulter les Canadiens ainsi que nos partenaires afin de recentrer l’aide internationale du Canada sur l’appui aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables et le soutien aux États fragiles, et de veiller à ce que nos priorités en matière d’aide internationale concordent avec le Programme 2030. Il s’agit donc de repenser nos politiques et nos programmes d’aide internationale, afin de pouvoir mieux répondre aux problèmes et saisir les possibilités propres au nouveau contexte mondial.
Le Canada est l’un des nombreux acteurs et donateurs d’aide internationale et, à cet égard, il a des choix à faire. Nous devons concentrer nos efforts dans les secteurs où nous pouvons agir le plus utilement. Nous devons miser sur nos avantages comparatifs et mettre en place des programmes et des partenariats plus novateurs afin d’obtenir des résultats durables.
Durant les premiers mois de mon mandat à titre de ministre du Développement international et de la Francophonie, j’ai cerné certains domaines où j’estime que le Canada pourrait agir concrètement. Nous devons, par exemple, favoriser l’autonomisation des femmes et des filles en plus de protéger leurs droits, car elles sont aussi des agentes de changement et peuvent à ce titre contribuer au développement de leur collectivité et de leur pays. Nous devons de toute urgence nous attaquer aux changements climatiques et favoriser une croissance propre et inclusive, notamment en appuyant les énergies propres et l’agriculture durable. Nous devons protéger les droits de la personne, y compris ceux des femmes et des réfugiés, tout en favorisant une gouvernance responsable, un pluralisme pacifique et le respect de la diversité. Nous devons offrir de nouvelles possibilités aux jeunes, pour éviter que leur désespoir mette en péril la stabilité et la sécurité mondiales. Nous devons aussi continuer à intervenir pour soulager les souffrances humaines et l’instabilité causées par les crises et les catastrophes, y compris les difficultés avec lesquelles sont aux prises les réfugiés et les populations déplacées. Ces domaines sont le reflet des enjeux soulignés dans ma lettre de mandat, qui inclut aussi un mandat visant le renforcement de l’ensemble des données probantes qui oriente le précieux travail du Canada sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, pour faire du Canada un chef de file en matière d’innovation et d’efficacité, régler les difficultés de financement du développement et assurer un solide engagement à l’égard de la Francophonie.
Au cours des prochaines semaines, nous allons demander à des experts, des partenaires et des citoyens engagés de nous donner leur avis sur ces domaines et ces questions, afin que nous puissions élaborer un nouveau cadre de politiques, de financement et de prestation de l’aide internationale. Nous aurons recours à diverses méthodes pour établir le contact avec les intervenants du Canada et de partout dans le monde, y compris dans les pays en développement et les pays fragiles. Je vais collaborer étroitement avec mes collègues du Cabinet, particulièrement les ministres des Affaires étrangères, du Commerce international, de la Défense et des Finances, et nous veillerons à utiliser tous les outils diplomatiques, commerciaux, de développement et de sécurité dont nous disposons pour que le Canada devienne un chef de file en matière d’innovation et d’efficacité au chapitre de l’aide internationale. Je prendrai aussi en compte les discussions connexes sur les États fragiles et touchés par un conflit en cours dans le cadre de l’examen sur les politiques de défense.
Dans ce document de consultation, nous présentons certains des défis et des possibilités liés à l’aide internationale du Canada et nous soulevons des questions clés susceptibles d’orienter nos consultations auprès des Canadiens. Je vous encourage à participer à cet important dialogue. Vos commentaires contribueront à renforcer le rôle du Canada dans le monde et à faire en sorte que notre aide internationale soit dirigée vers ceux qui en ont le plus besoin. Je me réjouis à la perspective de recevoir vos commentaires.
Le contexte mondial
Au cours des 30 dernières années, des progrès considérables ont été accomplis, partout dans le monde, au chapitre de la réduction de la pauvreté, de l’amélioration du bien-être et de l’avancement de la paix et de la sécurité. La pauvreté absolue a été réduite de moitié, un nombre beaucoup plus élevé d’enfants fréquentent l’école primaire, et la santé globale de la population mondiale s’est considérablement améliorée.
Dans certains pays et certaines régions, des conflits ont été réglés de manière pacifique et des gouvernements plus responsables envers leurs citoyens ont pris le pouvoir. Par exemple, en Tunisie, la Révolution du jasmin de 2011 (une vague de protestations par les citoyens du pays) a mené à la mise en place d’institutions démocratiques plus ouvertes et plus responsables, à la tenue d’élections libres et équitables, à l’adoption d’une nouvelle constitution et à l’avènement d’une société pluraliste, dans laquelle des gens aux croyances diverses vivent paisiblement les uns avec les autres. En Colombie, les pourparlers de paix officiels pourraient mettre un terme au dernier conflit armé interne des Amériques, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives en matière de sécurité et de prospérité régionales.
Premier encadré : Progrès mondiaux
- Éducation : En 2015, 90 p. 100 des enfants des pays en développement ont fréquenté l’école primaireNote de bas de page 1.
- Eau : Entre 1990 et 2015, 2,6 milliards de personnes de plus ont eu accès à une eau potable plus propre et plus sûreNote de bas de page 2.
- Nutrition : Aujourd’hui, la malnutrition touche 793 millions de personnes dans le monde, soit 216 millions de moins qu’entre 1990 et 1992Note de bas de page 3.
Nous vivons à une époque qui regorge de possibilités, et où la science, la médecine et la technologie progressent à pas de géant. Grâce à la téléphonie cellulaire, des agriculteurs qui n’avaient pas accès à Internet auparavant peuvent maintenant suivre les prévisions météorologiques, surveiller en temps réel la valeur marchande de leurs récoltes et effectuer des opérations bancaires. Internet procure aux femmes et aux filles de nouvelles possibilités de se faire entendre et de jouer un rôle actif en accédant à de l’information essentielle à leur santé et indispensable pour tirer profit des possibilités économiques et de celles du marché. À bien des égards, la mobilité accrue des personnes à l’intérieur des pays et au-delà de leurs frontières a contribué à stimuler l’innovation, l’entrepreneuriat et la croissance.
Les médias sociaux incitent les citoyens à agir sur le plan politique contre les dictateurs et influencent l’opinion publique sur des questions clés comme la crise des réfugiés. Les progrès technologiques font baisser le prix de l’énergie solaire et créent de nouveaux débouchés.
Toutefois, de graves problèmes économiques, sociaux, environnementaux et liés à la sécurité persistent. La pauvreté absolue existe encore dans le monde : on estime que 702 millions de personnes (9,6 p. 100 de la population mondiale) disposent de moins de 1,90 $ US par jour. Actuellement, la majorité des gens qui souffrent de pauvreté absolue, principalement des femmes et des enfants, vivent dans des pays à revenu intermédiaire. Toutefois, les pays à faible revenu affichent toujours les taux les plus élevés de pauvreté absolue. D’ici 15 ans, on devrait dénombrer plus de la moitié des pauvres du monde dans des ÉtatsNote de bas de page 4 fragiles ou touchés par des conflits, la plupart étant des États d&rsrsquo;Afrique subsaharienne.
Pourcentage de la population mondiale disposant
de moins de 1,90 $ par jour (2011 PPA)
Version texte
1993: 34,65 %
1993: 34,65 %
1996: 29,69 %
1999: 29,08 %
2002: 26,29 %
2005: 21,54 %
2008: 18,65 %
2010: 16,27 %
2011: 14,12 %
2012: 12,73 %
2015: 9,60 %
D’autres problèmes importants demeurent, notamment : l’inégalité entre les sexes; la faim et la mortalité chez les enfants; l’accès insuffisant à une éducation élémentaire de qualité, à des soins de santé (y compris des services de santé reproductive), à de l’eau et à des installations sanitaires; la détérioration et la fragilisation de l’environnement. L’accès à de l’eau propre exige une attention particulière, car la rareté de l’eau a une incidence sur la santé, la sécurité alimentaire, la croissance économique et l’éclatement de conflits.
Bien que le nombre total de conflits entre les États soit assez faible par rapport à ce qu’il était dans le passé, les conflits intérieurs ont augmenté au cours de la dernière décennie. La fragilité de certaines régions et le niveau élevé de violence qui y règne compromettent gravement la stabilité régionale et mondiale. La peur et l’insécurité poussent des dizaines de millions de personnes à quitter leur foyer et à se placer en situation incertaine et dangereuse. À l’échelle mondiale, une personne sur 122 est aujourd’hui un réfugié, une personne déplacée à l’intérieur de son propre pays ou un demandeur d’asileNote de bas de page 5. La durée moyenne des situations de déplacement est aujourd’hui de 17 ansNote de bas de page 6. Des personnes désespérées entreprennent de longs et périlleux voyages en quête d’une nouvelle vie, mais elles se heurtent à de fortes oppositions et à un mépris croissant de leurs droits et de leur dignité.
Le réseau d’intervention humanitaire subit d’énormes pressions. Le montant total des appels humanitaires des Nations Unies a presque quadruplé au cours des dix dernières années, passant de 5,9 milliards à 20,1 milliards nbsp;de dollars américainsNote de bas de page 7.
Les moyens de subsistance, la santé et la sécurité de millions d’habitants des pays en développement sont directement menacés par les effets des changements climatiques, par exemple la modification des conditions météorologiques et l’élévation du niveau de la mer. Dans certains pays, les changements climatiques risquent de réduire à néant les gains économiques et sociaux durement acquis.
Il reste beaucoup à faire pour réussir à éliminer la pauvreté, et la façon dont nous nous y prenons est cruciale. L’aide au développement officielle (ADO) est une ressource clé pour les pays les moins développés. Toutefois, les fonds privés que reçoivent les pays en développement (par exemple, les sommes envoyées par des particuliers à leurs proches et les investissements du secteur privé) dépassent aujourd’hui l’ADO et les autres apports du secteur public.
Une mobilisation accrue des ressources intérieures, par une bonne gestion des taxes et des droits de douane par exemple, peut accroître considérablement les moyens dont dispose un pays pour offrir des services sociaux de base et s’attaquer à la pauvreté.
L’écosystème du développement a également changé. De plus en plus, des puissances émergentes et des pays à revenu intermédiaire fournissent une aide internationale, parfois par l’entremise de nouveaux mécanismes et de nouvelles institutions. D’importantes fondations philanthropiques se retrouvent au premier plan des interventions mondiales touchant des difficultés fondamentales de développement, y compris au moyen de la collaboration avec le secteur privé. Des organisations de la soci&eaceacute;té civile mettent à contribution de nouvelles technologies afin de créer des approches novatrices en matière de développement. Nous devrons collaborer selon des modes inédits, y compris en nouant différents partenariats, en activant des coalitions mondiales et en collaborant avec des acteurs non traditionnels.
En bref, l’aide internationale du Canada se situe dans un contexte mondial qui a évolué. Des progrès ont été accomplis, mais des problèmes inédits et complexes ont fait leur apparition. Il est de plus en plus admis par la communauté internationale que la réduction de la pauvreté ne peut procéder que d’un effort concerté entre de nombreux acteurs, notamment des gouvernements, des organismes internationaux, des fondations, des organisations de la société civile (OSC), le secteur privé et les citoyens.
Nous savons que nous pouvons relever ces défis. L’action coordonnée dont nous avons besoin prend appui sur les solides fondements de la solidarité mondiale. Des pays comme le Canada sont poussés par un impératif moral à offrir une aide internationale non seulement parce que c’est la bonne chose à faire, mais aussi parce que nous reconnaissons que l’avènement d’un monde pacifique, juste et prospère est dans notre meilleur intérêt à tous.
Il est encourageant de constater que ce mouvement est amorcé. Avec l’adoption par l’ONU du document Transformer notre monde : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 (le « Programme 2030 ») ainsi que l’adoption du Programme d’action d’Addis-Abeba issu de la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, l’année 2015 a représenté un tournant pour la communauté internationale en raison de la mise en place d’une approche concertée pour faire face à ces problèmes mondiauxNote de bas de page 8. En voici les principales caractéristiques.
- L’interconnectivité. Le Programme 2030 préconise une action concertée axée sur les 17 objectifs de développement durable (ODD) qui visent à éliminer la pauvreté « en ne laissant personne de côté ». Les ODD s’attaquent aux problèmes mondiaux liés à la prospérité, à l’avenir de la planète, aux populations, à la paix et au partenariat (voir la figure 1). Ils sont aussi interreliés. Par exemple, nous ne pouvons pas régler le problème de l’éducation sans tenir compte du problème de la faim, qui à son tour exige que nous nous attardions aux problèmes de paix et de justice, et ainsi de suite.
- L’universalité. Nous menons, ensemble, le même combat. Les problèmes mondiaux sont communs : aucun pays ne peut agir seul. Les ODD sont universels et ils concernent tant les pays développés que les pays en développement, les questions nationales aussi bien qu’internationales.
- Un effort mondial. Pour nous attaquer aux problèmes mondiaux, il nous faudra mobiliser des ressources diversifiées — c’est-à-dire dépasser de beaucoup ce que peuvent fournir les donateurs traditionnels (les gouvernements). Nous devons mobiliser des fonds à l’échelle nationale (taxes, investissements privés), accroître le commerce international et établir des partenariats qui tirent parti des points forts et du savoir faire d’un plus grand nombre d’acteurs. Nous avons aussi besoin de nous appuyer sur une « révolution des données » et de continuer à investir dans la recherche et les connaissances à l’échelle locale afin que les décisions soient fondées sur les meilleures données factuelles disponibles et que nous puissions mieux mesurer les progrès accomplis.
En 2015, le premier ministre Trudeau s’est joint à d’autres dirigeants mondiaux pour adopter l’Accord de Paris sur les changements climatiques, un accord historique qui préconise l’adoption par tous les pays de mesures ambitieuses visant une économie mondiale axée sur de faibles émissions et résiliente aux changements climatiques.
Si l’année 2015 a été celle de la définition du nouveau programme mondial, l’année 2016 doit être celle où nous amorcerons la mise en œuvre de ce programme. Il incombe maintenant aux pays et aux populations de partout dans le monde d’appuyer et de mettre pleinement en œuvre les ODD, et de donner suite aux engagements en matière de changements climatiques. Le Canada peut jouer un rôle important à cet égard, en prenant comme cadre d’action le nouveau programme mondial.
L'aide internationale du Canada
Les Canadiens sont des gens compatissants. Ils souhaitent que leur gouvernement respecte les valeurs qui leur sont chères, notamment l’importance d’une gouvernance inclusive et responsable, la responsabilité environnementale, le respect des droits de la personne et de la diversité, et la générosité d’esprit. Par son aide au développement, le Canada contribue à réduire la pauvreté, à offrir de nouvelles perspectives aux personnes les plus pauvres et les plus marginalisées du monde et à bâtir des sociétés plus inclusives. Notre aide humanitaire permet de sauver des vies et d’atténuer la souffrance. Notre aide internationale contribue également à promouvoir la paix et la sécurité, et elle permet aux pays en développement de tirer profit du commerce mondial. L’aide internationale profite au reste du monde, mais aussi au Canada et à la population canadienne, car chacun bénéficie d’un monde plus stable, plus pacifique et plus prospère.
Le Canada est depuis longtemps un donateur actif et engagé sur le plan international. En 1950, il s’est joint au Plan de Colombo visant à soutenir le développement économique et social dans la région Asie-Pacifique. En 1968, il a mis sur pied l’Agence canadienne de développement international et en 1970, le Centre de recherches pour le développement international (CRDI). Le Canada a aussi été un membre fondateur du Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Au fil des ans, le Canada a dirigé ou appuyé des initiatives mondiales axées sur la croissance économique durable; la sécurité alimentaire et la nutrition; l’égalité entre les sexes; la santé; l’éducation; la démocratie et la gouvernance; la stabilisation et la reconstruction.
Les pays en développement ciblés et les pays partenaires du développement bilatéraux du Canada
Grâce à ces efforts, le Canada s’est taillé une solide réputation d’efficacité en matière de collaboration avec des partenaires de pays en développement en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique latine et dans les Caraïbes. En travaillant avec des partenaires du Canada et de partout dans le monde, y compris d’autres donateurs, des organisations internationales comme les Nations Unies et la Francophonie, des institutions financières internationales, des OSC, des chercheurs et des innovateurs ainsi que le secteur privé, nous avons obtenu des résultats concrets dans des secteurs comme l’agriculture, l’eau, la santé, la gestion des ressources naturelles, l’administration publique, l’infrastructure et l’énergie.
L’aide internationale du Canada: Valeurs historiques de l’Enveloppe de l’aide internationale
Notes
- L’Enveloppe de l’aide internationale (EAI) est l’outil principal du Gouvernement du Canada pour la planification budgétaire de l’aide internationale.
- 2014-15 : L’augmentation du volume de l’EAI en 2014-15 est attribuable à des circonstances exceptionnelles, soit : i) deux prêts à l’Ukraine (pour un total de 400 millions de $) pour soutenir la stabilité macroénomique; et ii) un changement au calendrier des rapports de Finances Canada pour ses contributions à l’Association internationale de développement (Banque mondiale) suite auquel les paiements sur deux années civiles ont été comptabilisés pour l’exercice financier 2014-15.
- 2015-16 : Projections préliminaires relatives aux dépenses
Version texte
2005/06 : 3,637 milliards $
2006/07 : 3,872 milliards $
2007/08 : 4,308 milliards $
2008/09 : 4,652 milliards $
2009/10 : 4,615 milliards $
2010/11 : 5,01 milliards $
2011/12 : 5,051 milliards $
2012/13 : 4,805 milliards $
2013/14 : 4,498 milliards $
2014/15 : 5,292 milliards $
2015/16 : 4,588 milliards $
L’engagement du Canada envers un développement fondé sur des principes est inscrit dans le droit. La Loi sur la responsabilité en matière d’aide au développement officielle précise que la réacute;duction de la pauvreté est l’élément central de l’ADONote de bas de page 9 du Canada. La ministre du Développement international a pour mandat de « favoriser le développement international durable, de réduire la pauvreté dans les pays en développement et de fournir une aide humanitaire en temps de criseNote de bas de page 10 ».
Renouveler l’aide internationale du Canada
L’heure est venue pour le Canada de revoir et de repenser sa politique d’aide internationale. Les problèmes mondiaux en pleine évolution et le Programme 2030 exigent que le Canada envisage de nouvelles priorités et de nouvelles approches. Pour que le Canada puisse se réengager sur la scène internationale de façon efficace en collaborant avec ses partenaires et d’ailleurs pour régler des problèmes mondiaux, nous devons veiller à ce que soient encadrés de façon pertinente et efficace notre politique d’aide internationale ainsi que le financement et la prestation de notre aide. Nous devons aussi faire en sorte que tous nos ministères fassent converger leurs efforts.
Le présent examen permet au Canada de déterminer sur quelles forces il peut miser pour appuyer les efforts d’aide internationale, comment il peut mettre à profit ces forces pour favoriser l’innovation et comment il peut le mieux obtenir des résultats. Cet examen nous permettra de voir comment nous pouvons y parvenir. Prenant appui sur des consultations et des constats ainsi que sur des pratiques internationales exemplaires, il servira à orienter l’aide internationale du Canada et à soutenir la mise en œuvre du Programme 2030. Il permettra au Canada de faire figure de chef de file en matière d’aide internationale.
En vue d’orienter les consultations, un certain nombre d’enjeux ont été définis. Il s’agit d’enjeux essentiels à la promotion du développement durable et à la mise en place de conditions favorables à la paix et à la stabilité. Dans chaque cas, le Canada a une expérience particulière, un savoir-faire et des compétences à offrir : c’est là la « valeur ajoutée » que nous apportons à l’effort mondial.
L’autonomisation des femmes et des filles ainsi que la protection et la promotion de leurs droits, dans une perspective d’égalité entre les sexes, seront au cœur de l’aide internationale du Canada. Tous les programmes d’aide internationale du Canada doivent mettre l’accent sur cette optique féministe, et plus particulièrement sur les enjeux suivants :
- Les droits et la santé des femmes et des enfants (y compris la santé reproductive et sexuelle, et les droits qui s’y rattachent, ainsi que l’éducation, l’autonomisation et la protection, surtout en situation de conflit ou de crise humanitaire).
- La croissance économique propre et les changements climatiques.
- La gouvernance inclusive et responsable, le pluralisme pacifique, le respect de la diversité et les droits de la personne, y compris les droits des femmes et des réfugi&eeacute;s.
- La paix et la sécurité.
- L’intervention en cas de crise humanitaire et les difficultés auxquelles font face les réfugiés et les populations déplacées.
La question de l’eau — un élément clé de la viabilité de l’environnement et des changements climatiques — doit aussi être un aspect fondamental de notre aide internationale. En effet, l’eau a une incidence directe sur de trèegrave;s nombreux enjeux cruciaux en matière de promotion du développement durable.
Dans cet examen, nous nous pencherons en outre sur la façon dont le Canada peut utiliser ses ressources de manière optimale pour s’attaquer aux problèmes mondiaux en matière d’aide internationale et obtenir le maximum de résultats. Nous devrons envisager des approches et des partenariats nouveaux et novateurs. Il nous faudra aussi améliorer les mécanismes et les processus de nos programmes ainsi que nos dispositifs de financement pour les assouplir, les adapter et les rendre accessibles à un plus grand nombre de partenaires. Nous devrons rechercher le meilleur équilibre possible entre les initiatives multilatérales, l’engagement entre pays et le soutien aux efforts d’aide internationale consentis par les partenaires du Canada. Nous prendrons aussi en compte les leçons tirées des initiatives antérieures, qu’elles aient été des succès ou non.
Ce vaste examen aura pour but de répondre aux questions ci-dessous.
- Quelles sont les forces de l’aide internationale du Canada en matière de développement, d’aide humanitaire, de sécurité et de stabilisation? Comment pouvons-nous le mieux positionner ces forces afin de contribuer à l’avancement du Programme de développement durable à l’horizon 2030?
- Quelles sont les priorités qui devraient orienter les politiques d’aide au développement du Canada? Quelles sont les activités d’aide internationale que le Canada devrait réduire ou éliminer progressivement?
- Comment le Canada peut-il recentrer son aide internationale de façon à aider les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables et à soutenir les États fragiles? Que pouvons-nous apprendre de l’expérience des autres à cet égard?
- Avec quels partenaires, organisations et institutions le Canada devrait-il travailler et quelle est la meilleure façon de le faire?
- Comment le Canada peut-il acheminer son aide internationale le plus efficacement possible et mieux en mesurer les résultats?
Les thèmes ci-dessus sont décrits de façon plus détaillée dans les chapitres qui suivent. Nous y aborderons aussi d’autres questions pour mieux orienter nos discussions avec les Canadiens et avec d’autres partenaires.
Aide internationale des Affaires mondiales Canada par priorité thématique
Affaires mondiales Canada : 3 439,4 M$
- Assurer l'avenir des enfants et des jeunes (Inclut les dépenses pour la santé des mères, des nouveaux-nés et des enfants.) : 1 198,0 M$ (35 %)
- Aide humanitaire : 814,2 M$ (24 %)
- Favoriser une croissance économique durable : 621,2 M$ (18 %)
- Accroître la sécurité alimentaire : 299,6 M$ (9 %)
- Assistance multisectorielle, développement social et engagement au développement : 251,0 M$ (7 %)
- Promouvoir la sécurité et la stabilité : 137,1 M$ (4 %)
- Promouvoir la démocratie : 118,2 M$ (3 %)
Total de l'aide internationale du Canada : 5,8 G$
Notes :
- Indiqueles dépenses en dollars canadiens, pour l'exercice financier d'avril 2014 à mars 2015, récemment publiées.
- Cette liste exclut les services rendus à l'étranger par Affaires mondiales Canada et les dépenses couvertes par le budget d'opération, n'étant pas imputables par priorité thématique.
- Le total de l'aide internationale du Canada a atteint 5,84 $ milliards en 2014-15. Les montants à souligner des autres ministères incluent le Ministère des Finances ( 1,34 $ milliards, dont un double paiement à l'Association du développement international et deux prêts de 200 $ millions à l'Ukraine, des paiments exceptionels en 2014-15), et le Centre de recherche sur le développement international (CRDI, 193,7 $ millions)
Questions stratégiques
Santé et droits des femmes et des enfants
Encore en 2016, des millions de femmes et de filles ne jouissent pas pleinement de leurs droits fondamentaux et continuent de se voir refuser des chances égales à celles dont bénéficient les hommes et les garçons. Le rapport de l’ONU intitulé Le Progrès des femmes dans le monde 2015-2016 souligne à quel point subsistent les problèmes de discrimination et de violence ainsi que les écarts socioéconomiquesNote de bas de page 11. L’inégalité entre les sexes est présente dans toutes les sphères de la vie publique et privée, et elle a un effet négatif démesuré sur les femmes et les filles. Au Soudan du Sud, par exemple, les risques pour une femme de mourir en accouchant sont au moins 100 fois plus élevés qu’au Canada.Note de bas de page 12 Environ la moitié des réfugiés, des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et des apatrides sont des femmes et des filles.
D’importants progrès ont été réalisés à ce jour pour veiller à ce que les enfants et les jeunes deviennent des membres actifs de la communauté mondiale. Néanmoins, en Afrique subsaharienne, la probabilité que les enfants meurent avant l’âge de 5 ans est 14 fois plus grande que dans les pays développés.Note de bas de page 13 De plus, l’accès à une éducation de haute qualité demeure un défi de taille, alors que 250 millions d’enfants ne savent ni lire, ni écrire, ni compter même après quatre ans de fréquentation scolaire.Note de bas de page 14 À l’échelle mondiale, quelque 1,5 milliard d’enfants subissent de la violence sous une forme ou sous une autre,Note de bas de page 15 et on estime que chaque année 15 millions de filles âgées de moins de 18 ans sont forcées de se marier.Note de bas de page 16
Dans le monde, il y a plus de jeunes de 10 à 24 ans aujourd’hui (soit 1,8 milliard) qu’à toute autre époque de l’histoire de l’humanitéNote de bas de page 17. Cette présence sans précédent d’enfants et de jeunes pourrait avoir une incidence extrêmement positive sur notre avenir commun si les jeunes, surtout les filles et les jeunes femmes, pouvaient avoir accès à l&rrsquo;éducation et au développement de leurs capacités et s’ils avaient la possibilité de réaliser leur potentiel de manière à jouer un rôle actif.
L’adolescence (de 10 à 19 ans) est une période critique, mais en raison de l’inégalité entre les sexes et de la discrimination, les droits de nombreuses jeunes filles ne sont pas respectés. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les complications reliées à la grossesse et à l’accouchement sont la principale cause de décès chez les jeunes femmes de 15 à 19 ansNote de bas de page 18. À l’échelle mondiale, les jeunes filles représentent 62 p. 100 des cas d’infection par le VIH chez les adolescentsNote de bas de page 19. En Afrique subsaharienne, environ 59 p. 100 des personnes vivant avec le VIH sont des femmes, et la prévalence du VIH chez les jeunes femmes (de 15 à 24 ans) est plus de deux fois supérieure à celle qui sévit chez les jeunes hommesNote de bas de page 20.
La politique d’aide internationale du Canada doit reconnaître l’autonomie des femmes et des filles ainsi que leur droit d’agir. En améliorant leur autonomie et en faisant la promotion de leurs droits à l’égalité, nous leur offrons la possibilité d’avoir la maîtrise de leur vie et de leur corps. Ainsi, elles acquièrent des compétences, deviennent plus sûres d’elles-mêmes et plus indépendantes, et elles n’hésitent pas à s’affirmer. Ces mesures ont aussi une incidence sur les garçons et les hommes, puisqu’ils apprennent à valoriser l’égalité et le respect et à s’élever contre la discrimination. En rendant les jeunes plus autonomes et en leur offrant des possibilités économiques, nous contribuons à mettre en place des sociétés inclusives ainsi que des conditions favorables à la paix et à la stabilité.
L’égalité entre les sexes est source de progrès dans toutes les sphères sociales. Pour qu’une économie soit forte, il faut que les femmes et les filles soient traitées comme des membres à part entière de la société et en toute égalité. D’ailleurs, la pleine participation des femmes et des filles réduit la pauvreté, génère une croissance économique durable, encourage une gouvernance responsable et favorise la paix et la sécurité. Il est donc essentiel d’empêcher le recul des engagements internationaux sur l’égalité entre les sexes qui ont été pris à la Conférence internationale sur la population et le développement tenue au Caire en 1994 et dans le cadre du Programme d’action de BeijingNote de bas de page 21 de 1995. Nous ne pouvons pas espérer mettre un terme à la pauvreté dans le monde si la moitié de la population mondiale ne participe pas à la discussion.
Le Programme 2030 vise à mettre un terme à toutes les formes de discrimination envers les femmes et les filles, partout dans le monde, à réaliser l’égalité entre les sexes, et à faire en sorte que les femmes et les filles deviennent des citoyennes en bonne santé et productives, et des agentes de changement dans la société où elles vivent. Il préconise aussi des investissements au profit des enfants et des jeunes (gar&cccedil;ons et filles), notamment par le truchement d’un objectif sur l’éducation.
Pour mettre en œuvre ce programme, la communauté internationale doit s’attaquer à d’innombrables problèmes, entre autres : l’éducation des filles, la santé sexuelle et reproductive et les droits qui s’y rattachent; l’autonomisation économique des femmes; les questions concernant les femmes, la paix et la sécurité; la participation des femmes et leur leadership; l’abolition des mariages d’enfants, précoces et forcés; la violence sexuelle et toute autre forme de violence fondée sur le sexe.
Réponse du Canada. Le Canada a été l’un des pionniers de l’approche « femmes et développement » et, depuis les années 1980, fait figure de chef de file mondial en matière d’égalité entre les sexes. Depuis près de 20&nnbsp;ans, l’égalité entre les sexes est un facteur clé des décisions touchant l’aide canadienne au développement. Le Canada s’est efforcé de faire progresser les droits et l’autonomie des femmes dans des domaines comme le travail décent, la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé, et la violence sexuelle et toute autre forme de violence fondée sur le sexe.
Par exemple, les femmes et les filles sont particuli&eegrave;rement vulnérables aux épidémies de VIH/sida, de tuberculose et de paludisme. Il est alarmant de constater que le taux de nouvelles infections est en croissance dans ce groupe démographique. C’est la raison pour laquelle le Canada a promis 785 millions de dollars canadiens au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au cours des trois prochaines années de manière à accélérer les interventions et les secours et sauver de toute urgence la vie de femmes et de filles. C’est aussi pourquoi le Canada a également accepté d’être l’hôte de la cinquième Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial en septembre 2016.
Par ailleurs, en République démocratique du Congo, le Canada appuie les travaux visant à s’assurer que les auteurs de violence sexuelle et de violence fondée sur le sexe sont tenus responsables de leurs actes et que des mesures sont prises pour prévenir ces crimes, y compris dans le cadre des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. En outre, par l’entremise d’un nouveau partenariat mondial avec le Fonds des Nations Unies pour la population, le Canada appuie l’offre de contraceptifs dans les pays en développement, en vue d’améliorer les services en matière de santé sexuelle et reproductive.
Le Canada reconnaît l’immense potentiel des enfants et des jeunes des pays en développement et s’emploie à les aider à le réaliser pleinement, entre autres par des programmes axés sur la santé, l’éducation et l’élimination de la violence à l’endroit des enfants et des jeunes, et cela notamment en protégeant leurs droits dans les situations de conflit armé. Par exemple, le Canada a mobilisé la volonté et l’action politique en vue de protéger quelque 230 millions d’enfants vivant en situation de conflit. On observe toutefois dans le monde une augmentation du nombre d’enfants directement et délibérément ciblés dans les zones de conflit, notamment ceux qui sont illégalement recrutés et utilisés comme enfants soldats. Le Canada peut faire davantage pour prévenir et punir ces graves violations des droits des enfants.
Dans le domaine de la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, la contribution du Canada est substantielle. Toutefois, une approche plus globale s’avère nécessaire. Cette approche doit s’attaquer aux causes profondes du niveau élevé de mortalité maternelle et infantile dans les collectivités, à savoir les grossesses chez les adolescentes, la violence fondée sur le sexe, l’absence de pouvoir des femmes quant aux décisions qui ont trait au foyer ainsi que les besoins à combler en matière de planification familiale. Une telle approche permettrait entre autres de favoriser la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles, particulièrement des adolescentes, ainsi que les droits qui s’y rattachent. Le Canada a déjà commencé à accroître ses efforts à ce chapitre.
En avril 2016, le Canada a été désigné pour siéger à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies de 2017 à 2021 en reconnaissance de sa contribution constructive aux travaux de la Commission visant à améliorer les normes internationales sur l’égalité entre les sexesNote de bas de page 22. Cette contribution a consisté notamment à jouer un rôle de premier plan afin d’en arriver à un accord sur une position ferme relativement aux principaux travaux de la Commission, soit les conclusions convenues, concernant les femmes et les filles autochtones, la société civile et la lutte pour mettre un terme à la violence faite aux femmes et aux filles.
Dans le secteur de l’éducation, le Canada cherche à améliorer l’accès à une éducation de base de qualité et à promouvoir les compétences pour l’emploi, en particulier chez les femmes et les jeunes. En prenant appui sur ces efforts, nous pouvons accroître nos activités afin de faire échec aux obstacles qui empêchent les enfants, surtout les filles, de terminer leurs études secondaires, y compris en recevant une éducation formelle et informelle dans les situations de conflit et de crise.
Le Canada est résolu à promouvoir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et des filles d’ici et d’ailleurs. Il reste toutefois beaucoup de travail à faire. C’est pourquoi notre savoir-faire et notre leadership sont plus importants que jamais auparavant. Nous pouvons faire plus.
Thèmes de discussion
- Fort de notre résolution à faire appel à une approche féministe et l’appui que nous accordons à l’objectif d’égalité entre les sexes que préconise le Programme 2030, sur quels aspects le Canada devrait-il concentrer son aide internationale dans ce domaine? Le Canada peut-il saisir certaines occasions pour démontrer qu’il maintient ou renouvelle son leadership en matière d’autonomisation des femmes et d’égalité entre les sexes?
- Comment les efforts du Canada en matière d’autonomisation et de bien-être peuvent-ils mieux servir les intérêts des enfants et jeunes, y compris dans le secteur de l’éducation?
- Quel rôle stratégique le Canada peut-il jouer dans la poursuite des ODD reliés à la santé de manière à améliorer la santé des femmes et des filles, notamment des adolescentes, plus particulièrement leur santé sexuelle et reproductive et les droits qui s’y rattachent?
Croissance économique propre et changements climatiques
Au cours des 25 dernières années, la croissance économique des pays en développement a grandement contribué à faire en sorte que plus d’un milliard de personnes ne vivent plus sous le seuil de la pauvreté absolue (1,90 $ US par jour). En effet, aucun pays en développement n’a pu réduire la pauvreté sans une croissance économique durable.
Dans les pays en développement ou émergentsNote de bas de page 23, neuf emplois sur dix sont créés par le secteur privé. Des marchés et un commerce plus performants et plus inclusifs (en agriculture et dans les secteurs des ressources naturelles, de la fabrication et des services) peuvent contribuer à multiplier les possibilités d’emploi, à augmenter les revenus et à réduire l’insécurité alimentaire chez les pauvres. Les technologies nouvelles et émergentes, y compris l’énergie propre, accélèrent la croissance des pays en développement. La croissance économique ne consiste pas uniquement à créer des emplois. Elle peut générer des recettes qui permettent aux gouvernements d’offrir à la population des programmes et des services sociaux inclusifs, notamment en matière d’éducation et de soins de santé.
La croissance économique générée par le seul secteur privé n’est toutefois pas le remède à tous les maux. Une croissance économique durable sur les plans environnemental et social doit pouvoir s’appuyer sur des politiques publiques, des institutions et un état de droit. Il s’agit de mécanismes essentiels pour protéger les investisseurs, l’environnement et les droits de la personne, afin que la croissance puisse profiter aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables.
Bien que de nombreux pays aient connu une croissance, l’inégalité demeure très grande. En effet, 72 p. 100 (soit 960 millions) des personnes pauvres habitent dans un pays à revenu intermédiaire, où elles ne bénéficient pas de la croissance et n’ont pas un accès suffisant aux possibilités et aux ressources, y compris l’éducation, les soins de santé, les services financiers et les emplois dans l’économie formelle, autant de facteurs qui freinent leur mobilité socioéconomiqueNote de bas de page 24.
En fait, l’inégalité peut aussi alimenter les conflits violents et l’instabilité politique. Les femmes, les enfants, les jeunes et les groupes marginalisés sont particulièrement touchés par l’inégalité croissante.
Les modèles actuels de croissance économique ne sont pas viables et contribuent à accélérer les changements climatiques, ce qui présente d’énormes risques pour la planète, pour ses habitants et pour leur prospérité. Ces risques sont particulièrement graves pour les populations des pays en développement, qui sont vulnérables aux conditions météorologiques changeantes, à l’élévation du niveau de la mer, à l’insécurité alimentaire et à la rareté de l’eau.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat estime que les changements climatiques menacent gravement le développement durable et que leurs répercussions toucheront tous les secteursNote de bas de page 25. En effet, les changements climatiques et la détérioration de l’environnement sont souvent liés directement à des enjeux de développement comme la santé, l’égalité entre les sexes, la paix et la sécurité. Il apparaît de plus en plus évident que les effets combinés de la croissance rapide de la population dans les régions à risque, de la détérioration de l’environnement et de l’impact des changements climatiques accroîtront la fréquence et l’ampleur des migrations et des déplacements causés par des facteurs environnementaux.
Le Programme 2030 reconnaît que pour en arriver à un développement véritablement durable, des mesures concertées doivent être prises d’urgence. De telles mesures sont nécessaires pour maîtriser la situation et s’adapter aux changements climatiques, pour instaurer des pratiques de croissance plus inclusives et plus durables sur le plan environnemental et qui s’adressent aux pauvres, dans des domaines comme l’énergie, la consommation, l’agriculture et la gestion des terres et de l&rsqursquo;eau. La croissance économique propre exige de nouvelles connaissances et de nouvelles compétences. Pour que les plus pauvres et les plus vulnérables puissent profiter des progrès sociaux, économiques et technologiques, il est essentiel de leur offrir la possibilité de recevoir de la formation et d’acquérir des compétences.
Réponse du Canada. Nous pouvons partager avec d’autres pays les enseignements tirés de nos expériences canadiennes. Le Canada reconnaît l’importance de la croissance économique pour réduire la pauvreté et promouvoir la prospérité collective. Afin de favoriser des investissements de la part du secteur privé et la croissance de celui-ci, le Canada a aidé des pays en développement à créer des environnements favorables aux affaires, tout en soutenant la croissance des petites entreprises et des entrepreneurs et en offrant l’accès à des fonds et à des crédits, à des services de soutien aux entreprises et à de la formation professionnelle et technique. Par exemple, en partenariat avec la société civile et le secteur privé, le Canada aide la population de Quirulvilca au Pérou (surtout les femmes, les jeunes et les personnes handicapées) à jouer un rôle plus actif dans la planification locale. Ce projet offre aussi des prêts à de jeunes entreprises et aide les dirigeants locaux &agagrave; promouvoir le développement durable.
L’égalité entre les sexes, la gouvernance et la viabilité de l’environnement sont intégrées à ces efforts. Nos programmes de croissance économique sont fortement axés sur l’autonomisation des femmes et des jeunes. Le Canada reconnaît par ailleurs que des entreprises, des industries, des syndicats et des institutions financières solides et bien gérés peuvent favoriser une croissance économique durable et inclusive, et contribuer à la stabilité économique et sociale. Nous misons sur les jeunes en leur offrant des possibilités de s’instruire et de se former pour pouvoir jouer un rôle actif dans leur collectivité et dans la société.
Nous accordons aussi une grande importance à l’agriculture durable du point de vue de l’environnement, un secteur crucial pour la sécurité alimentaire et la création d’emplois. Par exemple, le Canada a donné une formation à de petits exploitants agricoles pour les initier aux pratiques de l’agriculture intelligente face au climat, contribuant ainsi à jeter les bases d’une croissance propre tout en améliorant la sécurité alimentaire.
La lutte contre les changements climatiques est une responsabilité mondiale collectiveNote de bas de page 26. Cela nous concerne tous. Le Canada envisage les changements climatiques comme un enjeu, mais également comme une occasion à saisir, notamment pour les pays en développement. S’attaquer aux changements climatiques permet de jeter les bases d’une économie fondée sur une croissance propre et durable du point de vue de l’environnement, qui favorisera la création de nouveaux emplois. C’est là une occasion de travailler de concert avec les pays en développement partenaires du Canada en vue de repenser et d’améliorer tous les aspects de l’activité humaine — aussi bien l’énergie ou les transports que la planification urbaine — pour qu’ils reposent sur une assise viable.
Le premier ministre Trudeau a annoncé que le Canada accroîtrait son soutien aux mesures climatiques, en versant 2,65 milliards de dollars — un sommet historique au chapitre du financement — pour aider les pays en d&eeacute;veloppement à agir en matière de changements climatiquesNote de bas de page 27. Cette somme comprend un soutien à des pays en développement pour qu’ils progressent vers une économie à faible émission de carbone, qu’ils protègent leurs ressources naturelles et les gèrent de façon viable et qu’ils s’adaptent aux effets négatifs des changements climatiques.
Les problèmes sont évidents. Tous les pays doivent chercher à favoriser une croissance économique inclusive, propre et durable. Par l’entremise de son aide internationale, le Canada doit trouver des moyens d’appuyer les efforts que déploient les pays en développement pour que leur croissance économique profite à l’ensemble de leur population, sans accroître les risques environnementaux ni exacerber les répercussions néeacute;gatives des changements climatiques. Le Canada peut contribuer à l’atteinte de cet objectif en s’associant à divers acteurs œuvrant dans des secteurs tels que l’énergie propre, l’agriculture, la foresterie et l’eau – un élément essentiel pour assurer la viabilité de l’environnement et lutter contre les changements climatiques. Le Canada travaille de concert avec les provinces et les territoires pour atteindre ses objectifs nationaux et fournit sa part d’efforts pour aider les pays en développement à respecter leurs engagements au chapitre du climat.
Thèmes de discussion
- Quels sont les domaines dans lesquels le Canada a apporté une valeur ajoutée en favorisant la promotion d’une croissance économique durable et propre?
- Comment le Canada peut-il aider les pays en déeacute;veloppement à s’adapter aux changements climatiques et à en atténuer les effets?
- En matière de climat et d’environnement, existe-t-il des créneaux (par exemple l’eau, la biodiversité, l’utilisation des terres, l’agriculture, l’énergie) vers lesquels le Canada pourrait davantage orienter son aide internationale?
Gouvernance, pluralisme, diversité et droits de la personne
La gouvernance inclusive et responsable, le pluralisme pacifique, le respect de la diversité et les droits de la personne permettent aux gens de mener une vie digne et de prendre part aux décisions qui les concernent. Ils leur insufflent aussi une force qui favorise la cohésion sociale et une prospérité économique équitable. Les droits de la personne sont universels, indivisibles, interdépendants et interreliés. Lorsque ces droits sont respectés, et que la diversité et l’inclusion sont valorisées, de réelles possibilités et des avantages concrets en découlent à l’échelle locale, nationale, régionale et mondiale.
Des avancées substantielles au chapitre de la démocratie, de la gouvernance et des droits de la personne ont contribué à une meilleure qualité de vie, à une plus grande sécurité, à une réduction notable de la pauvreté et à l’édification de sociétés plus équitables dans le monde entier. Un plus grand nombre de personnes sont en mesure d’exercer leurs droits aujourd’hui qu’à tout autre moment dans l’histoire.
Les avantages de cette impressionnante évolution historique n’ont malheureusement pas bénéficié à tous. Les peuples autochtones, les migrants et les personnes déplacées de force, les minorités sexuelles, les groupes confessionnels et les groupes ethniques ainsi que les femmes qui font partie de tous ces groupes continuent d’être victimes de violations inqualifiables de leurs droits. Par exemple, les migrants et les réfugiés, malgré ce qu’ils peuvent apporter aux pays et aux collectivités qui les accueillent, font de plus en plus l’objet de réactions xénophobes et racistes, y compris la fermeture des frontières.
La diversité de pensée, d’expérience, de sexe, d’âge, d’origine, de langue et de culture est trop souvent perçue comme une menace. Les restrictions d’accès à l’espace civique sont à la hausse. La corruption et la faiblesse des institutions empêchent les gouvernements de générer des revenus et de les utiliser à bon escient pour le bien public, ce qui alimente l’insécurité et les conflits.
L’objectif 16 du Programme 2030 (paix, justice et institutions efficaces) reconnaît le rôle que jouent dans le développement durable la paix, la stabilité, et le respect des droits de la personne ainsi que la gouvernance efficace, elle-même fondée sur la primauté du droit. D’autres éléments du Programme 2030 renforcent cette optique. Notre défi collectif réside en l’expression concrète de cette conception fondamentale.
Réponse du Canada. La gouvernance et les droits de la personne sont des éléments fondamentaux de l’aide internationale du Canada. Dans toutes nos politiques et tous nos programmes d’aide au développement, nous intégrons des considérations relatives à la gouvernance, et nous soutenons des projets spécifiques en matière de gouvernance. Par exemple, l’aide du Canada a soutenu la réforme de la justice en Cisjordanie et à Gaza, amélioré le recouvrement des impôts au Mali et renforc&eaeacute; les institutions gouvernementales en Ukraine.
Le Canada a toujours défendu avec vigueur sur les tribunes internationales la protection des droits de la personne — y compris les droits des femmes et des filles — et la promotion des valeurs démocratiques. Selon le droit canadien, toute forme d’ADO consentie par le Canada doit se conformer aux normes internationales en matière de droits de la personne.
Le fait de bâtir une société pacifique et pluraliste où la diversité est perçue comme une force, où les droits de la personne sont respectés et où l’inclusion et la bonne gouvernance vont de soi peut sembler un défi colossal, mais il est possible de progresser en ce sens. Nos expériences — tant nos réussites que nos échecs — peuvent inspirer d’autres pays dont les populations se diversifient de plus en plus. Le Canada possède de riches ressources à partager, dans son secteur public, dans ses universités, ses organismes communautaires, ses organismes judiciaires et électoraux, ses organisations professionnelles et syndicales ainsi que dans le secteur privé.
Le fait que le Canada soit un pays démocratique bilingue, multiethnique, ayant une approche inclusive de la diversité et de la citoyenneté, et dont la société civile est dynamique, nous permet de travailler de façon constructive avec d’autres sur des questions touchant la responsabilité, l’inclusion et le pluralisme. Pour reprendre les paroles du premier ministre Trudeau, « Nous savons gouverner de manière inclusive, transparente, respectueuse et efficace. Nous pouvons transmettre ce savoir-faire à d’autres pays et à leurs citoyensNote de bas de page 28. »
Nous devrions étudier les possibilités d’intensifier les efforts que déploie le Canada pour soutenir la gouvernance inclusive et responsable. Nous devrions envisager de nouvelles façons de promouvoir le respect des droits de la personne, y compris en explorant une approche du développement fondée sur ces droits. Nous devrions réfléchir à la façon de faire participer davantage les jeunes à l’élaboration de politiques et aux actions qui en découlent. Nous devrions trouver de nouvelles façons de travailler &agagrave; l’échelle locale, en particulier pour soutenir les organisations de la société civile. Nous devrions être plus innovants lorsqu’il s’agit de promouvoir l’inclusion numérique, par exemple en exploitant la technologie au profit de l’engagement civique et du développement de la démocratie.
Thèmes de discussion
- Comment le Canada peut-il aider à mettre en œuvre l’objectif 16 du Programme 2030, afin de promouvoir des sociétés pacifiques et inclusives, d’assurer l’accès à la justice pour tous et d’instaurer des institutions efficaces, responsables et inclusives à tous les niveaux?
- Comment le Canada peut-il promouvoir l’inclusion, faire progresser le respect de la diversité et défendre les droits de la personne?
- Dans quels domaines reliés à la gouvernance l’aide internationale du Canada peut-elle avoir la plus grande influence?
Paix et sécurité
L’environnement international en matière de sécurité ne cesse d’évoluer. Les défis que posent les conflits prolongés et le terrorisme sont de plus en plus complexes et difficiles à résoudre. Cette difficulté est notamment attribuable à l’émergence de nouveaux facteurs comme l’extrémisme violent et l’impact des changements climatiques. Les conflits et la violence ont un impact dévastateur, en particulier sur les femmes, les enfants et les groupes vulnérables. Quant à leurs effets secondaires, comme l’afflux de réfugiés, ils témoignent des graves conséquences que peuvent avoir les conflits nationaux sur la stabilité et la sécurité régionales.
Le fait de rechercher et de consolider la paix est important en soi, mais aussi au regard de la reconnaissance par le Programme 2030 qu’il ne peut y avoir de développement durable sans paix et inversement, pas de paix ni de sécurité sans développement durable. Pour parvenir à un développement durable, il faut veiller à mettre en place des institutions, des pratiques et des coutumes qui permettent de réduire les menaces et de régler les conflits de façon pacifique. Pour que l’instabilité cède la place à la paix de façon efficace et durable, il faut une volonté politique forte et soutenue, ainsi qu’une démarche intégrée vers la sécurité et la justice, vers des emplois et des services. Ces transitions nécessitent aussi un soutien au pluralisme pacifique, à l’égalité entre les sexes, à la gouvernance inclusive et au respect des droits de la personne, y compris les droits sexuels et reproductifs.
De nombreux pays ont encore besoin d’un soutien régional et international pour relever les défis liés à la sécurité sur leur territoire et à leurs frontières, que ce soit le crime transnational, le terrorisme, la traite des personnes, le trafic des armes ou celui des biens illicites.
Réponse du Canada. L’aide internationale constitue un élément important de l’approche canadienne globale visant à renforcer la paix et la sécurité mondiales (deuxième encadré). Le Canada lutte contre les menaces internationales à la sécurité mondiale en relevant les défis immédiats engendrés par l’instabilité, en plus de s’attaquer aux causes sous-jacentes de fragilité.
L’aide internationale du Canada peut contribuer à promouvoir des conditions propices à la paix et à la prospérité en appuyant des sociétés plus inclusives et pacifiques gouvernées par des institutions légitimes et responsables. Par exemple, le Canada offre des formations pour aider les collectivités à remédier au crime et à la violence, particulièrement en ce qui concerne les jeunes.
Conscient des liens étroits entre la paix, la stabilité et l’égalité entre les sexes, le Canada favorise la participation égale des femmes aux processus de prise de déacute;cision. Il veille aussi à ce que l’on tienne compte des points de vue et aspirations des femmes dans le maintien et la consolidation de la paix et de la sécurité, et qu’on les soutienne dans leur rôle d’agentes de changement. Le Canada accroît également ses efforts en vue d’éliminer la violence faite aux femmes et aux filles, notamment en luttant contre l’impunité des auteurs d’actes de violence sexuelle et de toute autre forme de violence fondée sur le sexe, et en travaillant auprès des garçons et des hommes pour qu’ils apprennent à respecter les filles et les femmes.
La stabilisation consiste à prendre les mesures nécessaires au bon moment pour prévenir les conflits violents et pour y réagir. L’aide fournie a pour but de mettre fin à la violence, d’assurer la prestation de services de sécurité de base, de préparer le terrain pour un dialogue politique et de trouver des solutions au conflit. Un aspect important des efforts de stabilisation du Canada consiste à appuyer la prévention des conflits, la médiation et les efforts de reconstruction à la suite d’un conflit de même que les opérations de consolidation de la paix. Par exemple, le Canada a fourni un soutien au processus de paix en Colombie et à la mission de surveillance spéciale de l’OSCE en Ukraine. Un soutien a aussi été fourni, par l’entremise de mécanismes des Nations Unies, aux secteurs de l’Iraq récemment libérés de l’emprise de le soi-disant l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL)Note de bas de page 29.
De nombreux États ont besoin du soutien d’autres pays pour relever les défis liés à la sécurité sur leur territoire et à leurs frontières, de la criminalité au terrorisme, en passant par la prolifération des armes, la traite des personnes et le trafic de biens illicites. Par exemple, le Canada aide des pays à renforcer leurs mécanismes d’application de la loi, tant au stade de la prévention que des poursuites, afin qu’ils soient mieux préparés à répondre aux incidents criminels ou terroristes. Certaines de ces activités sont menées en partenariat avec le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes, qui offrent également de la formation pour renforcer les capacités dans le secteur de la sécurité. Offrir une expertise technique aux États confrontés à des problèmes de sécurité permet par ailleurs de réduire les menaces qui guettent le Canada et sa population.
Deuxième encadré : Examen des politiques de défense
Le ministre de la Défense nationale est en train d’examiner la politique de défense du Canada, y compris les rôles possibles des Forces armées canadiennes pour appuyer les États fragiles et touchés par un conflit. Certaines questions étudiées dans cet examen touchent directement l’aide internationale, y compris la manière de renouveler l’engagement du Canada à l’égard des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, d’offrir un soutien exhaustif à la stabilisation et une aide humanitaire et au développement aux régions qui souffrent d’insécurité, et d’accroître les efforts visant à la prévention du conflit.
Le Canada travaille sur une série d&rsquorsquo;initiatives de paix et de sécurité en étroite collaboration avec ses alliés, les institutions multilatérales, comme les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, et avec d’autres acteurs. Par exemple, le Canada a fourni une aide juridique aux équipes de négociation de l’opposition en Syrie et aux responsables des enquêtes sur les crimes de guerre en Iraq.
La violence et les conflits, y compris le terrorisme et la criminalité transnationale, ont considérablement évolué ces dernières années et ils continuent de faire obstacle à la stabilité et de nuire au développement durable. Pour affronter ces problèmes, le Canada doit faire en sorte que son aide internationale permette le développement de sociétés justes, pacifiques et inclusives, favorise la stabilité dans les États fragiles et touchés par des conflits et contribue à faire diminuer les menaces qui guettent les Canadiens et les populations touchées.
Thèmes de discussion
- Quelles sont les forces sur lesquelles le Canada devrait miser pour répondre aux défis en matière de paix et de sécurité?
- Comment le Canada peut-il harmoniser ses efforts en matière d’aide internationale avec les approches internationales, y compris le Programme 2030?
- Quel genre de partenariats le Canada devrait-il rechercher en matière d’aide internationale pour atteindre ses objectifs de paix et de sécurité?
Répondre aux situations de crise humanitaire et aux besoins des populations déplacées
Les besoins humanitaires ont considérablement augmenté au cours des cinq dernières années. Dans l’&eaceacute;tat actuel des choses, les appels globaux des Nations Unies en 2016 visent déjà à aider 88 millions de personnes, alors que ce chiffre était de 53 millions en 2011Note de bas de page 30. Les changements climatiques augmentent la fréquence et la gravité des terribles catastrophes naturelles. Les déplacements à l’échelle mondiale ont augmenté consid&eacueacute;rablement. D’autres facteurs, comme la pauvreté et les changements démographiques, viennent compliquer les choses et miner la capacité d’une population à surmonter ces catastrophes. Cela dit, les besoins humanitaires sont encore en grande partie attribuables à des conflits prolongés.
Les conflits d’aujourd’hui sont plus complexes et plus difficiles à résoudre, et ils ont une incidence disproportionnée sur les civils. Dans l’ensemble, on observe une tendance générale à respecter de moins en moins le droit international humanitaire et ses principes, et des groupes minoritaires ainsi que des collectivités marginalisées se trouvent de plus en plus exposés à des risques dans beaucoup trop de situations. Les femmes et les enfants surtout sont vulnérables à l’intensification de la violence sexuelle et des autres formes de violence fondée sur le sexe, à la traite des personnes et &aagrave; d’autres abus, car les situations de crise exacerbent les inégalités entre les sexes. Comme les crises ne se règlent pas rapidement, des gens par millions seront déplacés pendant des périodes de plus en plus longues, ce qui perturbe leur éducation et leurs moyens de subsistance et se traduit par la perte de potentiel humain.
La nature changeante des conflits est également une préoccupation grandissante pour les populations touchées par les crises humanitaires. Par exemple, une personne sur treize vivant en Jordanie est un réfugié syrien. Au Liban, un cinquième de la population est composé de réfugiés, parmi lesquels se trouvent beaucoup de Syriens et de réfugiés palestiniens inscritsNote de bas de page 31.
La communauté internationale peut faire davantage pour traiter les crises dès qu’elles surviennent et davantage aussi pour accroître la résilience des collectivités, notamment celles qui accueillent un grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées. Cela vaut autant pour les crises déclenchées par un conflit que par une catastrophe naturelle. Accroître la résilience consiste à renforcer la capacité des personnes, des ménages, des collectivités et des institutions à faire face aux chocs à court et à long terme de manière à ce qu’ils puissent en ressortir plus forts pour « survivre et prospérer ». Il est possible d’y arriver en traitant les vulnérabilités sous-jacentes des populations en crise et en travaillant ensemble différemment.
La communauté internationale reconnaît la nécessité de renforcer la résilience des États vulnérables, dès le départ — y compris les États qui accueillent massivement des réfugiés et d’autres populations déplacées, entre autres par la mise en œuvre d’approches créatives et novatrices qui restaurent l’autonomie et la dignité des personnes déplacées. Ces approches sont particulièrement cruciales pour les pays qui s’efforcent de maintenir leur stabilité et qui sont à risque de devenir des États fragiles.
Les donateurs doivent travailler avec un plus large éventail de partenaires, particulièrement de partenaires locaux, dans les régions touchées par une crise. Les acteurs de l’aide au développement, par exemple, pourraient en faire davantage dans les États fragiles et dans les situations de crise humanitaire pour soutenir à plus long terme l’emploi, le logement ou l’éducation. Les programmes de paix et de sécurité — souvent mis en place dans le sillage immédiat de la violence &mdamdash; peuvent jeter les ponts pour reconstruire les institutions nécessaires au rétablissement durable. Les acteurs humanitaires, y compris les OSC internationales, doivent aussi évaluer comment mieux bâtir et soutenir l’action locale.
Le Programme 2030 reconnaît que la fréquence accrue et l’intensification des catastrophes naturelles, des conflits, des déplacements forcés et des menaces à la santé mondiale peuvent réduire à néant une bonne part des progrès accomplis au cours des dernières décennies en matière de développement. Le Sommet humanitaire mondial de mai 2016 cherchera à réaffirmer l’engagement mondial envers l’humanité et les principes humanitaires et à susciter des engagements concrets en vue d’améliorer l’action humanitaire.
Réponse du Canada. Le Canada est un chef de file de l’aide humanitaire et un ardent promoteur et défenseur des principes humanitaires. En 2015, le Canada s’est classé au septième rang mondial des donateurs bilatéraux de fondsNote de bas de page 32 pour l’aide humanitaire. Le Canada a également travaillé à renforcer le système humanitaire au sens large, et il a joué un rôle important dans la mise en place des Principes et bonnes pratiques préconisés par l’initiative « Good Humanitarian Donorship » (initiative sur les principes et bonnes pratiques des bailleurs de fonds humanitairesNote de bas de page 33), lesquels visent à rendre plus efficaces les interventions à l’échelle mondiale, à l’heure où les besoins humanitaires sont grandissants.
Le Canada continue également d’explorer des façons plus novatrices de résoudre les crises humanitaires. Par exemple, le Canada cherche à accroître la résilience en renforçant, le cas échéant, les capacités à long terme des gouvernements locaux à fournir les services publics et sociaux essentiels. En Jordanie, par exemple, là où la plupart des réfugiés syriens ne vivent pas dans des camps, mais dans des collectivités, nous aidons des municipalit&eaceacute;s à fournir des services de base tels que l’entretien et la construction de routes, l’éclairage des rues, la collecte et la gestion des déchets. Ces projets améliorent les conditions de vie des réfugiés et de leurs hôtes jordaniens, tout en contribuant à atténuer les tensions sociales entre ces communautés.
Le Canada est déterminé à renforcer l’action humanitaire canadienne et internationale, et il continue de chercher à fournir son aide au bon moment, et de façon plus souple et plus prévisible. De nouveaux accords de financement pluriannuels avec des partenaires clés contribueront à accroître la prévisibilité et à améliorer la planification. De nouveaux mécanismes de financement, tels que du financement préapprouvé pour le Fonds d’assistance d’urgence en cas de désastre, pour soutenir les interventions d’urgence de la Féeacute;dération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et le Fonds canadien d’aide humanitaire, géré par la Coalition humanitaire, devraient permettre au Canada de s’appuyer sur l’expertise de ces partenaires de confiance pour fournir une aide humanitaire de manière beaucoup plus rapide et souple. Toutefois, le nouveau contexte dans lequel se situent les crises humanitaires nécessite des efforts continus d’innovation et d’adaptation, et le Canada pourrait en faire davantage.
Le Canada a respecté son engagement de rétablir 25 000 réfugiés syriens au Canada. En fait, nous avons même dépassé ce nombre. Tout en continuant d’accueillir des réfugiés et de les intégrer à la société canadienne, le Canada collaborera avec d’autres pays pour élargir la capacité mondiale de rétablissement et de migration, et fera profiter les autres pays de son expertise en matière d’intégration des nouveaux arrivants.
Thèmes de discussion
- Comment le Canada peut-il appuyer des interventions humanitaires axées sur les besoins, qui soient efficaces et rapides et qui reposent sur un soutien à la fois prévisible et flexible?
- Comment le Canada peut-il mieux s’engager à protéger les populations vulnérables en période de crise et à renforcer le respect des principes humanitaires?
- Comment pouvons-nous faciliter des réponses plus globales et coordonnées aux besoins des populations touchées par des crises, et optimiser les effets des initiatives humanitaires, de développement, de paix et de sécurité?
Obtenir des résultats
En 2015, le Canada s’est classé au huiti&egraegrave;me rang des pays donateurs d’ADO qui siègent au Comité d’aide au développement de l’OCDENote de bas de page 34. Des experts en développement estiment que le ratio ADO/RNB (revenu national brut) de 0,7 p. 100 établi par l’ONU est celui qu’il faut atteindre en matière d’aide bilatérale. Certains donateurs ont décidé d’atteindre cet objectif. D’autres reconnaissent l’importance de cet objectif et cherchent des possibilités d’étudier de nouvelles approches et de se concentrer davantage sur les résultats obtenus. En effet, il est tout aussi important de tenir compte de la manière dont les contributions du Canada à l’aide internationale peuvent le mieux aboutir à des résultats. Pour atteindre la cible de 0,7 p. 100, il faudrait que le Canada triple son budget annuel d’aide internationale d’ici 2020. Il s’agirait d’une somme additionnelle de 10 milliards de dollars par année, ce qui n’est pas réaliste comme objectif à court terme dans le contexte fiscal actuel.
S’il est vrai que nos ambitions doivent être soutenues par des ressources, nous devons avant tout orienter nos efforts vers les problèmes sur lesquels le Canada et les Canadiens peuvent exercer une influence véritablement déterminante. Dans cette optique, nous nous devons d’évaluer de façon rigoureuse comment nous fournissons cette aide et avec qui nous nous associons pour le faire.
Le Canada a l’occasion de s’appuyer sur ses expériences passées, d’apprendre des autres, et d’explorer des méthodes, des plateformes et des mécanismes nouveaux pour devenir le meilleur de sa catégorie en matière d’innovation et de prestation d’aide internationale.
Le présent examen nous permet de reconsidérer la façon dont nous souhaitons mener la coopération technique, les partenariats et les investissements pour faire en sorte que la « boîte à outils » du Canada au chapitre de l’aide internationale soit maniable et ambitieuse, et qu’elle soit le mieux en mesure de relever les défis du XXIe siècle.
Améliorer l’efficacité et la transparence
Le Canada est déterminé à améliorer la transparence, l’ouverture, l’efficacité, la responsabilisation de ses institutions nationales. Les mêmes principes s’appliquent à l’aide internationale.
Au cours des 15 dernières années, la communauté internationale a travaillé à améliorer la transparence et l’efficacité de son aide internationale. Des pays donateurs partageant les mêmes points de vue, dont le Canada, ont fait des progrès considérables en alignant leur aide sur les plans et les priorités des pays en développement partenaires. Ils ont aussi harmonisé leur aide respective, se sont davantage concentrés sur les résultats et ont haussé le degré de responsabilité mutuelle entre donateurs et partenaires.
Ensemble, les pays donateurs ont mis en œuvre de nouvelles approches de développement. Celles-ci comprennent les « fonds d’encouragement » destinés à récompenser les organisations qui trouvent des solutions novatrices à certains problèmes de développement; des « cartes de débit » qui fournissent une aide humanitaire directe pour améliorer le ciblage et l’efficience, et qui soutiennent aussi la dignité humaine; des mécanismes comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui visent à maintenir et élargir les interventions relatives à des problèmes clés de santé à l’échelle mondialeNote de bas de page 35.
Par l’entremise de l’Initiative internationale pour la transparence de l’aide (IITA)Note de bas de page 36, les donateurs et d’autres acteurs du développement publient plus d’information sur les projets et les flux d’aide, ce qui aide à renforcer la responsabilisation tant dans les pays partenaires que dans les pays donateurs. En tant que nouveau président du conseil d’administration de l’IITA, le Canada est en bonne position pour accroître et améliorer les efforts en matière de transparence de l’aide internationale.
Toutefois, le Programme 2030 nous oblige à en faire davantage. Il définit une ambition audacieuse à l’échelle mondiale, celle de changer la façon dont nous abordons le développement durable et la façon dont nous travaillons. Par ailleurs, puisque le Programme 2030 s’applique de façon universelle, c’est-à-dire uniformément à tous les pays, le Canada doit aussi veiller à la cohérence entre ses politiques et initiatives nationales et internationales.
L'innovation
L’élaboration de solutions novatrices et efficaces repose sur la revitalisation de nos partenariats, leur renouvellement ainsi que celui de nos différentes formes d’actions. Il s’agit d’une étape essentielle au succès des ODD. En effet, l’innovation aide les acteurs impliqués à travailler plus intelligemment, plus rapidement et plus efficacement, ce qui est crucial pour que se mettent en place des actions audacieuses et au potentiel transformateur. En matière d’aide internationale, nous devons nous fonder sur les données probantes disponibles et recourir à des outils de pointe, tenir compte des priorités et des besoins locaux, tirer avantage d’une collaboration dynamique entre les acteurs canadiens et internationaux, et mettre en œuvre les modèles les plus rentables pour innover et obtenir des résultats sur le plan du développement.
Le Canada a toujours affiché d’excellents résultats quant à l’efficacitéeacute; de son aide, et dans certains cas, il a fait figure de précurseur en matière de politiques et de programmes. Qu’il suffise de mentionner le soutien canadien à l’égalité entre les sexes, notre intérêt à l’égard de l’importance des micronutriments et notre collaboration avec les autres ministères du gouvernement canadien dans les États fragiles.
Toutefois, ces efforts canadiens, qu’ils soient mis en œuvre par le gouvernement ou par la société civile, ont souvent été des expériences isolées. Nous avons eu peu d’occasions d’évaluer les incidences à long terme de nos efforts et de les appliquer sur une plus grande échelle. Tout en continuant à assurer une gestion prudente des fonds publics, nous devons faire en sorte que nos mécanismes et nos méthodes de programmation et de financement de l’aide internationale soient plus souples et mieux adaptés à l’innovation, et qu’ils répondent davantage aux capacités et besoins locaux. Ils doivent favoriser l’innovation, plutôt que de la freiner. Même si le Canada n’est pas le premier donateur mondial au chapitre du développement, nous pouvons quand même jouer un rôle de chef de file en tirant profit des données probantes disponibles et de notre capacité d’innovation pour créer des mécanismes plus efficaces qui permettent d’atteindre des résultats concrets en matière de développement.
Nous pouvons obtenir de meilleurs résultats pour les personnes les plus pauvres et les plus vulnérables du monde si nous tirons parti des avancées technologiques et de la connectivité; des nouveaux modèles opérationnels, des nouvelles formes de partenariat et de lignes de conduite de même que des connaissances comportementales. Grâce à la « révolution des données », nous pouvons développer des statistiques nationales ouvertes de haute qualité et utiliser de façon innovante des mégadonnées pour suivre plus efficacement les progrès accomplis et renforcer la responsabilisation.
Nos décisions en matière d’aide internationale doivent être fondées sur les données probantes disponibles, refléter les priorités et les besoins locaux, faciliter la prise de risques raisonnables et bénéficier d’une collaboration dynamique, y compris avec les autorités locales et la société civile. Les pays qui sont nos partenaires doivent aussi pouvoir mettre à contribution leurs propres experts et innovateurs — des leaders comme ceux qu’appuie le Centre de recherches pour le développement international du Canada. Nos mécanismes de programmation et de financement du développement doivent être maniables et réactifs, renforcer l’autonomie des acteurs locaux, générer des mesures incitatives favorisant une collaboration constructive, et déboucher sur des innovations et des résultats à la fois efficaces et économiques. Nos actions diplomatiques et commerciales, de même que notre aide internationale, doivent être mieux harmonisées et mobiliser les Canadiens plus activement et plus ouvertement. Un programme d’innovation pourrait nous aider à atteindre ces objectifs.
Les partenariats
En vue d’atteindre les ODD, le Programme 2030 préconise un nouveau partenariat multipartite réunissant tous les pays et toutes les institutions, ainsi que d’autres acteurs comme la société civile et le secteur privé. Quant au Programme d’action d’Addis-Abeba pour le développement, il reconnaît la nécessité de mobiliser toutes les ressources disponibles — en particulier les ressources financières du secteur privé — pour éradiquer la pauvreté et parvenir à un développement durable.
S’il y a une tradition dont le Canada peut être fier, c’est celle de mettre sur pied des coalitions internationales et de coopérer avec des pays et OSC partenaires pour s’attaquer à des enjeux mondiaux. Il s’agit de la façon de faire canadienne; elle prend son origine dans une diplomatie constructive qui met en avant nos intérêts et propose nos valeurs sur la scène internationale. Nous ne pouvons toutefois pas nous reposer sur nos lauriers.
Nous devons explorer de nouvelles formes de partenariat avec un éventail plus large d’acteurs du développement afin de tirer profit de leurs idées, de leurs actifs, de leur bonne volonté et de leurs ressources. Nous devons jeter un regard critique sur la façon dont nous travaillons avec les OSC locales et internationales, le secteur privé, les gouvernements locaux et d’autres acteurs de l’aide internationale, tels que les nouveaux donateurs, les fondations et les groupes de la diaspora. Il est possible de dépasser le modèle de partenariat « prestation de services » pour se rapprocher de nouveaux modèles de collaboration plus souples. Ces modèles permettent, entre autres, de mettre à profit et de maximiser les efforts consentis par les organisations multilatérales, les institutions financières, d’autres partenaires gouvernementaux, les acteurs locaux et le secteur privé — chacun d’entre eux se distinguant par ses actifs, ses connaissances, ses réseaux et ses ressources financières.
Les OSC canadiennes, internationales et locales sont des partenaires essentiels en ce qui concerne l’aide internationale canadienne. Elles ont souvent des connaissances et des compétences spécialisées, font preuve de créativité et de souplesse, et disposent de relations privilégiées au sein des communautés ainsi que d’un personnel dévoué et compétent. Les OSC locales et internationales sont souvent les moteurs de l’innovation et elles jouent un rôle important dans la mobilisation des citoyens sur des questions clés de développement durable. Quant aux OSC canadiennes, leur grande diversité est un atout pour le Canada, car elle lui permet d’explorer des manières novatrices de s&rrsquo;attaquer aux enjeux des pays en développement et des États fragiles. Le présent examen nous fournit l’occasion de voir comment nous pourrions établir des partenariats plus productifs avec un éventail plus large d’OSC.
De même, dans notre quête de solutions aux défis mondiaux, nous pourrions explorer d’autres possibilités de collaboration avec le secteur privé, tant au Canada que dans les pays partenaires, en particulier dans des domaines comme la technologie propre. Le secteur privé est le principal moteur de la croissance économique et de l’emploi dans les pays en développement et les États fragiles auxquels nous apportons notre aide. En collaborant avec les acteurs du secteur privé qui adhèrent à des pratiques responsables en matière de commerce et d’investissement, nous pouvons progresser davantage par la création d’emplois de qualité, l’augmentation des investissements privés et le déblocage de solutions novatrices à des situations difficiles en matière de développement.
Nous devons déterminer comment nous pouvons le mieux utiliser nos ressources d’aide internationale et nos actifs non financiers (tels que notre réseau d’ambassades, notre connaissance du milieu local, notre pouvoir rassembleur et nos accès) pour bâtir ces partenariats, notamment en mobilisant l’expertise et les ressources du secteur privé de façon à obtenir des résultats en matière de développement durable. Nous devons également adopter un nouveau type d’engagement avec les pays en développement, puisque nous reconnaissons leur droit de déterminer leur propre voie de développement et d’y parvenir en collaboration avec des acteurs traditionnels ou émergents de l’aide internationale qu’ils ont eux-mêmes choisis.
Thèmes de discussion
- Quelles mesures concrètes le Canada pourrait-il prendre pour rendre plus efficaces, efficients et innovateurs ses approches et ses mécanismes de prestation de l’aide internationale? Comment pouvons-nous promouvoir une cohérence accrue entre nos efforts en matière de développement, de commerce et de diplomatie?
- Comment le Canada peut-il favoriser l’innovation en matière de développement?
- Avec quelles organisations, quels groupes, quelles coalitions et quels partenariats le Canada devrait-il travailler? Quelle serait la meilleure façon de travailler avec eux pour atteindre nos objectifs d’aide internationale?
- Comment pouvons-nous mobiliser un plus large éventail de partenaires pour tirer parti des ressources et des compétences nécessaires à l’atteinte des objectifs de développement durable?
- Comment pouvons-nous susciter une plus grande adhésion des Canadiens à nos efforts en matière d’aide internationale?
- Le Canada devrait-il se donner d’autres outils ou mécanismes afin de pouvoir acheminer l’aide internationale de façon plus innovatrice? Comment les approches et les mécanismes actuels peuvent-ils être bonifiés?
Principaux documents de référence
Le programme mondial et les efforts connexes
- Le Programme 2030
- Les objectifs de développement durable
- Programme d’action d’Addis-Abeba
- Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
- Accord issu de la 21e Conférence annuelle des parties
- Le Programme de Paris
- Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)
- New Deal
- Cadre d’action de Sendai
- Rapport de l’ONU sur les femmes
- Initiative &llaquo; Good Humanitarian Donorship »
Sources de données
- IITA (Initiative internationale pour la transparence de l’aide)
- International Aid Transparency Initiative (en anglais seulement)
- OCDE – Direction de la Coopération pour le développement
Canada
- Rapports sur l’aide internationale
- Affaires mondiales Canada
- Loi sur la responsabilité en matière d’aide au développement officielle
- Politique de partenariat avec la société civile
- Évaluations de la politique et des programmes d’aide internationale du Canada
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