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ARCHIVÉ - L’éducation internationale : un moteur-clé de la prospérité future du Canada

Table des matières

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Chapitre 10 : L’esprit d’engagement

Durant nos consultations et le processus d’engagement, nous, à titre de membres du comité consultatif, avons ouvert un dialogue avec les spécialistes et les praticiens du secteur canadien de l’éducation internationale afin de tracer la voie à suivre pour que nous puissions collaborer de façon cohérente et cohésive. Nous avons pu constater la bonne volonté collective et le soutien de tous les partenaires et acteurs. À notre avis, un tel engagement devrait s’inscrire dans une perspective à long terme. Nous devons également prévoir les tendances futures, gérer les risques et agir d’une façon respectueuse de nos valeurs.

Le comité juge nécessaire de tenir compte de l’apport de chaque partenaire et de renouveler les collaborations existantes pour éviter le chevauchement des efforts. Dans notre mandat initial, nous avons été chargés de définir les contributions de tous les partenaires. Par conséquent, nous avons adopté une perspective tournée vers l’avenir afin de cerner le rôle potentiel de chacun. Nous obtiendrons des résultats optimaux en tirant parti de nos forces collectives de façon à maximiser les avantages pour la prospérité à long terme du Canada.

10.1 Définition de la contribution de chaque partenaire

10.1.1 Gouvernement du Canada

Le gouvernement du Canada a un rôle central à jouer dans la coordination de l’ensemble de la stratégie. Pour les raisons mentionnées dans le présent rapport, nous estimons que le MAECI devrait être chargé d’établir et de soutenir le Conseil sur l’éducation internationale et la recherche, qui déterminera les politiques et les orientations à suivre pour la mise en oeuvre de la stratégie, ce qui comprend le réexamen périodique des marchés prioritaires en consultation avec les provinces et les territoires ainsi que CIC.

Plusieurs fonctions relèveraient du MAECI, dont la cogestion de l’évolution de la marque  « Imagine Education au/in Canada »  avec le CMEC; la coordination de la stratégie et de la présence du Canada dans le cadre d’initiatives de marketing réalisées par le réseau des ambassades et des bureaux à l’étranger; la formation des agents de promotion commerciale, des agents des visas ainsi que des recruteurs.

Le comité estime aussi que le MAECI pourrait s’acquitter d’un certain nombre de responsabilités en partenariat avec d’autres organisations, comme la gestion du contenu, le déploiement et l’hébergement de la plateforme de communication électronique; la collecte et la diffusion de renseignements à jour sur les marchés; la coordination de la présence canadienne à des événements et des foires commerciales touchant l’éducation.

Nous sommes conscients du rôle fondamental que joue CIC dans la gestion du système de permis d’études, en exerçant une étroite surveillance pour prévenir la fraude. Toutefois, il existe des possibilités d’améliorer la collecte de données, puisque l’information est essentielle pour mieux connaître les marchés et prévoir les tendances. Plus précisément, il serait particulièrement utile de pouvoir disposer du détail des données non regroupées par soussecteur et par programme. CIC joue un rôle crucial dans la gestion de la transition des étudiants internationaux au statut de résident permanent au moyen de programmes comme Catégorie de l’expérience canadienne. CIC offre également d’importantes occasions aux étudiants internationaux spécialisés et qualifiés d’acquérir une expérience de travail pertinente au Canada durant leurs études, au moyen d’initiatives comme le Programme de permis de travail hors campus — de tels programmes peuvent être très attirants pour les étudiants internationaux. Enfin, le comité prend note des innovations en matière de politiques que CIC a mis en branle en adoptant de nouvelles façons de faire et en lançant des projets pilotes comme le Programme des partenaires étudiants en collaboration avec l’ACCC.

Nous prévoyons que les conseils subventionnaires, qui favorisent la recherche et l’innovation, continueront de jouer leur rôle. Il serait souhaitable que les fonds alloués soient harmonisés avec les marchés prioritaires définis. La totalité du financement affecté aux étudiants internationaux devrait être regroupée sous une seule et même  « marque du Canada »  afin d’assurer un plus grand retentissement et une reconnaissance accrue du Canada en tant que lieu pour faire des études et de la recherche de calibre mondial.

Le comité juge aussi nécessaire que RHDCC soit informé de l’orientation donnée à la stratégie, afin que l’information relative aux besoins du marché du travail fasse partie de la planification dans l’avenir.

10.1.2 Gouvernements des provinces et des territoires et CMEC

Le comité estime que les gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que le CMEC devraient travailler en étroite collaboration avec le gouvernement du Canada afin de participer à l’exécution de la stratégie à titre de partenaires. Les provinces et les territoires sont les mieux placés pour déterminer leurs points forts, leurs priorités et leur capacité de croissance. Plus important encore, ils ont la compétence pour le faire. Les provinces et les territoires continueront de cogérer la marque  « Imagine Education au/in Canada »  avec le MAECI.

Un consensus s’est dégagé parmi les intervenants consultés concernant l’importance primordiale de maintenir la qualité. La collecte d’information concernant les systèmes d’assurance de la qualité fait clairement partie du mandat du CMEC. Le CMEC devrait poursuivre ses efforts pour communiquer de manière non équivoque la solidité de ces mécanismes. Dans le même ordre d’idées, le Centre d’information canadien sur les diplômes internationaux joue un rôle central dans la collecte de données et la tenue à jour des bases de données sur les programmes.

Le cas échéant, les provinces et les territoires auront la possibilité de financer des bourses afin de tirer parti de l’investissement fédéral pour attirer les étudiants internationaux. Les provinces et les territoires pourraient envisager d’assumer les coûts liés à l’assurance-maladie pour les étudiants internationaux, étant donné que ceux-ci ont indiqué qu’il s’agit là d’un facteur qui compliquait leurs études au Canada.

Enfin, les provinces et les territoires gèrent également leurs propres programmes de candidats, en vertu desquels ils peuvent sélectionner les immigrants qu’ils accueilleront.

10.1.3 Associations du secteur de l’éducation

Nous avons pris note des travaux en cours du Consortium canadien pour le marketing international de l’éducation, spécialement en ce qui concerne le développement de filières d’enseignement. Nous estimons que les associations occupent une position idéale pour jouer un rôle clé dans la collecte de renseignements sur les pratiques exemplaires en ce qui concerne l’internationalisation et leur diffusion parmi les intervenants.

Les points forts des associations résident dans la recherche et la collecte d’information. Nous sommes d’avis que la compilation d’information et de statistiques plus nombreuses sur l’internationalisation au Canada (par exemple, mobilité des étudiants canadiens, internationalisation des programmes d’études, exportations de connaissances, partenariats de recherche, programmes d’échange) pourrait renforcer la mise en oeuvre de la stratégie en permettant de repérer des tendances lourdes. Il est essentiel de pouvoir accéder facilement à de l’information à jour afin d’éclairer la prise de décisions stratégiques.

Langues Canada : appuyer la recherche sur les étudiants internationaux au Canada

Langues Canada, qui représente le secteur canadien de la formation linguistique, a lancé une initiative pour soutenir la recherche sur les acteurs influençant les résultats scolaires des étudiants internationaux. Le domaine de l’éducation internationale est en pleine mutation. À mesure que ce secteur évolue et prend de l’expansion, il exerce une influence grandissante sur les systèmes d’éducation canadiens. Même s’il est notoire que certains facteurs ont un effet sur les résultats et la réussite scolaires (par exemple, la maîtrise de la langue), la recherche nécessaire pour définir avec exactitude ces facteurs et les seuils qui leur sont associés n’a jamais été réalisée. Langues Canada collabore avec le cabinet Illuminate Consulting Group (ICG) afin d’établir un mécanisme d’analyse comparative qui fournira les données et l’analyse requises pour mieux comprendre les façons dont on pourrait aider les étudiants internationaux à atteindre les résultats scolaires de haute qualité pour lesquels le Canada est renommé. Ce modèle qui compare la réussite et les résultats des étudiants internationaux selon divers pays et établissements d’enseignement (appelé PRISM) a été lancé par ICG à l’occasion du congrès annuel 2012 de la NAFSA (Association des éducateurs internationaux), le plus important événement dans le domaine de l’éducation en Amérique du Nord. Langues Canada a présenté un exposé sur le rôle de la langue seconde dans le contexte de l’enseignement au Canada et participera au projet PRISM tout au long de son avancement, lequel fournira une base solide afin d’assurer l’amélioration continue de la qualité.

En nous appuyant sur les solides données réunies, il serait possible de diffuser les pratiques exemplaires concernant les services de soutien aux étudiants au moyen d’ateliers destinés aux intervenants (un élément faisant aussi partie du mandat fondamental des associations). Une fonction d’accompagnement (mentorat entre pairs) pourrait aussi être mise en place pour aider à gérer les risques.

Les associations peuvent également regrouper leurs membres afin de réduire le nombre de délégations individuelles accomplissant des missions de promotion dans les marchés clés. Les associations pourraient aussi répertorier les activités internationales réalisées par le secteur de l’éducation canadien qui pourraient ne pas être connues des autres parties intéressées, dont les gouvernements.

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Education and Training/Formation Atlantic : favoriser la collaboration entre les acteurs du secteur de l’éducation au Canada atlantique

Les membres de Education and Training/Formation Atlantic (ET/FA), une association à but non lucratif réunissant des organisations du Canada atlantique ainsi que des représentants des gouvernements provinciaux et fédéral, ont récemment dressé un inventaire des atouts du secteur de l’éducation et de la formation susceptibles d’être exportés. Ce projet a été financé conjointement par les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador, du Nouveau-Brunswick et de l’Île-du-Prince-Édouard, l’initiative EduNova en Nouvelle-Écosse et l’Agence de promotion économique du Canada atlantique. Cet inventaire des atouts a pour objectif de favoriser la collaboration et les partenariats entre les membres d’ET/FA et de répertorier les activités et les contacts à l’étranger des prestataires publics et privés de services d’éducation et de formation du Canada atlantique.

ET/FA a recensé 98 prestataires de services d’éducation et de formation dans le Canada atlantique, dont 89 ont accepté de participer au projet. L’inventaire des atouts est encore au stade du projet pilote, et des renseignements complémentaires doivent y être intégrés. L’inventaire préliminaire dresse la liste de 419 collaborations internationales établies avec 700 partenaires dans 133 pays et 126 secteurs ou domaines de recherche. Les partenariats internationaux sont regroupés selon le pays et le type de lien; en conséquence, leur nombre dépasse de loin 419. De plus, l’inventaire dénombre 347 projets internationaux qui se sont déroulés dans 133 pays, dans 150 secteurs ou domaines de recherche, faisant intervenir 291 partenaires (canadiens et étrangers).

Polytechnics Canada : représenter les forces des membres dans tout le Canada

Les établissements membres de Polytechnics Canada assurent la formation de plus de 15 000 étudiants internationaux et font partie des établissements autorisés à utiliser la marque Édu-Canada. Polytechnics Canada regroupe présentement 9 membres, collèges et autres établissements canadiens axés sur la recherche qui offrent des diplômes de premier cycle universitaire à l’issue de programmes d’enseignement et de formation de haute qualité, ouvrant la voie à des emplois et à d’autres études supérieures.

Polytechnics Canada représente des collèges et des instituts de technologie publics situés dans des régions économiques clés du Canada. On observe une augmentation de la demande internationale à l’égard des programmes de baccalauréat ainsi que de certificat d’études supérieures de un an, qui comportent un important volet pratique et des stages en milieu de travail intégrés à l’enseignement. Polytechnics Canada agit comme porte-parole afin d’assurer que ses membres sont bien représentés dans les efforts de promotion de l’éducation internationale du Canada.

10.1.4 Établissements

Le comité est conscient que les établissements d’enseignement font eux-mêmes la promotion de leur image de marque, tout comme ils recrutent activement les chercheurs et étudiants internationaux. Nous avons constaté le besoin de mettre davantage l’accent sur la conclusion d’accords sur la reconnaissance des crédits avec des établissements partenaires à l’étranger pour faciliter la mobilité des étudiants. Au quotidien, il incombe à chaque établissement d’offrir une expérience de qualité aux étudiants internationaux. Par exemple, d’un point de vue pratique, les établissements pourraient prolonger la période des demandes d’admission afin de réduire les goulots d’étranglement en ce qui concerne les demandes de visa, en échelonnant celles-ci sur diverses périodes.

Tous les établissements d’enseignement du Canada ont un rôle important à jouer dans la formation de citoyens du monde en favorisant une perspective planétaire. De plus, les établissements peuvent informer la communauté locale de la valeur et de l’importance des étudiants internationaux, en jetant les bases et en faisant la promotion de programmes d’accueil intégrés.

Les établissements doivent continuer de créer des partenariats stratégiques, avec d’autres établissements ainsi que de personne à personne, afin de favoriser les échanges universitaires et l’innovation en matière de recherche.

Les écoles publiques du Canada : former des citoyens du monde

La Division scolaire Pembina Trails de Winnipeg, au Manitoba, a créé son programme des étudiants internationaux en 1995. Depuis le début de ce programme, les étudiants internationaux ont été accueillis par des familles locales. Un grand nombre de ces étudiants reviennent à Winnipeg visiter leur ancienne famille d’accueil et leurs amis, lesquels leur rendent souvent la pareille dans leur pays d’origine. De nombreux diplômés des écoles secondaires de la Division scolaire Pembina Trails poursuivent leurs études postsecondaires à la University of Manitoba. Récemment, la Division s’est associée à la University of Manitoba afin de créer une filière pour faciliter la transition vers l’université des étudiants internationaux qui obtiennent leur diplôme dans ses écoles.

Le Conseil scolaire de Calgary témoigne de son attachement à l’éducation internationale dans sa stratégie sur l’apprentissage mondial. L’un des principes directeurs de cette stratégie vise l’acquisition de compétences internationales, interculturelles et mondiales par la pratique et la réflexion subséquente découlant du contact avec de nouvelles personnes, langues et expériences d’une portée et d’une nature diversifiées. Le soutien accordé à ces possibilités d’apprentissage fondé sur l’expérience et sur la recherche, dans une perspective mondiale, a été illustré par la tenue de sommets des jeunes dirigeants internationaux à Calgary et en Chine, organisés par le Conseil scolaire, ainsi que par la remise de certificats d’études internationales par ce dernier. Plus de 300 étudiants du Conseil scolaire ont participé jusqu’à maintenant à l’un de ces sommets, qui ont donné lieu à l’établissement de relations constructives avec l’École internationale de Macao, l’École secondaire expérimentale de Beijing, l’École canadienne internationale de Beijing et l’École secondaire de Chongqing.

Étant donné la richesse des connaissances des associations du secteur de l’éducation et des établissements d’enseignement, le comité considère qu’il existe d’excellentes possibilités de détachement et de jumelage de membres du secteur de l’éducation au sein du gouvernement du Canada, afin de favoriser l’échange mutuel d’idées et d’expertise et une plus grande coopération.

10.1.5 Industrie

Le comité a fait appel au secteur privé, spécialement à des professionnels des ressources humaines et au Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE), afin d’obtenir de l’information sur les besoins actuels et futurs de maind’oeuvre sur le marché du travail.

Le comité estime qu’il est nécessaire de renforcer le dialogue avec le secteur privé étant donné sa capacité de favoriser une culture d’excellence chez les jeunes. Des possibilités s’offrent au secteur privé de contribuer aux programmes de bourses (pour les Canadiens qui vont à l’étranger ou pour les étudiants internationaux qui viennent au Canada). En outre, en offrant d’accueillir des stagiaires (au Canada et à l’étranger), le secteur privé s’avère un partenaire de choix pour développer le talent dans une perspective mondiale. Il est impératif de tenir des discussions suivies afin de déterminer clairement l’ensemble des compétences requises afin que la prospérité du Canada ne soit pas compromise par des pénuries de main-d’œuvre.

Le Conseil canadien des chefs d’entreprise : soutenir la formation de liens dans les domaines de l’éducation et de la recherche

Le Conseil canadien des chefs d’entreprise reconnaît que la Stratégie du Canada en matière d’éducation internationale viendrait soutenir les efforts pour offrir de nouveaux débouchés commerciaux aux entreprises canadiennes. Ces efforts comprennent notamment deux forums des PDG établis avec l’Inde et le Brésil. Composés de hauts dirigeants d’importantes entreprises de toutes les tailles, ces forums visent à encourager l’investissement et le commerce dans divers secteurs et à favoriser la recherche, l’innovation et l’établissement de liens dans le domaine de l’éducation avec l’Inde et au Brésil. Ces forums ont pour objectif d’établir des priorités concrètes en matière de politiques afin d’accroître les liens commerciaux ainsi que le nombre de projets du secteur privé dans chacun de ces pays.

Selon M. Sam Boutziouvis, vice-président, Politiques internationales et politiques budgétaires, CCCE :  « Notre prospérité économique dépendra de plus en plus de l’intensification des échanges de savoir et d’innovation. L’activité économique suscitée au Canada par les étudiants internationaux uniquement est plus grande que celle qui découle de nos exportations de ressources naturelles. L’accroissement des échanges internationaux de connaissances et d’innovation bénéficieront directement à l’économie canadienne. Le secteur privé canadien coopère déjà avec un certain nombre d’établissements universitaires de par le monde dans divers projets de recherche. Il y a encore place à amélioration afin de tirer parti de ces efforts. »

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